Ùn era a prima volta ch'elli tumbavanu, di regula eranu animali à falà in u fossu, prede faciule stanche d'avè cercu à arrappacassi per fughje u lacciu. I pigliavanu à panculate sin'à fanne stracci inerti è dichjangulati. I stirpavanu à pitrate è ùn ci era mai statu bisognu di sapè quale hè ch'avia sfrumbulatu u primu, a facianu d'un stessu lampu. Dui masci è una femina, trè zitillacci chì avianu trovu, in stu ghjocu crudellu, una manera di culmà u so annoiu.

Une forêt du Northumberland, le 7 mai 1972 

Qui avait jeté la première pierre ? Nul ne le savait. Elle avait frappé l’homme en pleine bouche. Sa lèvre inférieure avait éclaté, laissant couler un filet de sang sur son menton. Les trois enfants le regardaient sans savoir quoi faire. C’est elle qui décida de la suite. Ce n’était pas la première fois qu’ils tuaient. D’habitude, c’était des animaux tombés au fond du trou, des proies faciles, fatiguées d’avoir cherché à fuir le piège. Ils les prenaient à coups de pierres, jusqu’à en faire des carcasses inertes et dégingandées, et n’avaient jamais eu le besoin de savoir qui allait tirer en premier. Ils le faisaient d’un même geste. Ces trois morveux, deux garçons et une fille, avaient trouvé là, dans ce jeu cruel, une façon de combler leur ennui.